A 320 JETBLUE

 

Le 30 octobre 2025, l’Airbus A320 immatriculé N605JB exploité par JETBLUE est affecté d’une prise d'assiette à piqué intempestive, sous pilote automatique, en croisière dans la région de Tampa (Floride).15 passagers et membres d'équipage dont des enfants ont été blessés selon CNN. 

Dans son AOT (Alert Operators Transmission), Airbus identifie la panne et le risque :

The subsequent investigation identified a vulnerability with the ELAC B hardware fitted with software L104 in case of exposure to solar flares. This identified vulnerability could lead in the worst case scenario to an uncommanded elevator movement that may result in exceeding the aircraft structural capability.

• "Uncommanded elevator movement" : cela signifie que la gouverne de profondeur pourrait bouger sans action du pilote ni du système de pilotage automatique. C’est l’une des situations les plus dangereuses, car elle affecte directement la stabilité longitudinale de l’avion.

• "Exceeding the aircraft structural capability" : si la gouverne se déplace brutalement les charges aérodynamiques peuvent dépasser les limites prévues par la certification. Cela peut entraîner des dommages structurels, voire une perte de l’appareil.

Pourtant, Airbus et l’EASA attendront près d’un mois pour exiger en "en urgence" (Emergency Airworthiness Directive) que tous les A320 affectés de ce défaut majeur soient bloqués au sol pour réparation.

Cadre règlementaire :

Le règlement (CE) 2018/1139 exige un niveau élevé de sécurité pour les passagers en Europe.

Était-ce le cas ?

NON, des dizaines de millions de passagers ont volé sur des avions exposés au risque catastrophique de perte totale.

Cela s’appelle la gestion de la sécurité

AF 447. Réhabilitation des pilotes

 

Après des années de lynchage médiatique, Marc DUBOIS, David ROBERT et Pierre BONIN sont réhabilités par les procureurs généraux : Les 3 pilotes du vol AF 447 "ne sont en rien responsables de l'accident". 

AF 447 : déroulement de l’instruction et des procès. Plusieurs faits m’interpellent.

 

Chronologie.

1^er juin 2009 : Accident du vol AF 447. 228 passagers et membre d’équipages décèdent.

5 juin 2009 : ouverture d’une information judiciaire des chefs d’homicides involontaires.

17 et 18 mars 2011 : mise en examen d’Airbus et d’Air France

29 août 2019 : non-lieu général. Selon les juges, les pilotes ont eu des actions inadaptées sur les commandes de vol. L’accident s’explique par une conjonction d’éléments qui ne s’était jamais produite et qui a donc mis en évidence des dangers qui n’avaient pu être perçus avant cet accident.

12 mai 2021 : la 4^ème chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris infirme l’ordonnance de non-lieu, renvoie Airbus et Air France en correctionnelle. Airbus a sous-estimé la gravité des défaillances des sondes Pitot équipant l’A330, et n’a pas pris toutes les dispositions nécessaires pour informer d'urgence les équipages des sociétés exploitantes et contribuer à les former efficacement pour pallier le risque en résultant, ce qui a empêché les pilotes de réagir comme il le fallait et créé la situation conduisant à l'accident. Air France n’a pas mis en œuvre une formation adaptée à la procédure à suivre en cas de givrage des sondes Pitot et des dysfonctionnements en résultant et l'information des équipages qui s'imposait pour assurer la sécurité des opérations aériennes, ce qui a empêché les pilotes de réagir comme il le fallait et contribué à la réalisation de l'accident.

17 avril 2023 : le tribunal judiciaire de Paris relaxe Airbus et Air France. Ces 2 sociétés ont commis des fautes de négligence et d’imprudence mais la certitude de leur rôle causal dans la survenance de l’accident ne peut être démontrée.

29 septembre au 28 novembre 2025 : Procès en appel de ces relaxes. Débats expédiés en 4 semaines effectives.

Plusieurs faits m’interpellent :

Les recherches de l’épave

La volonté de ne pas impliquer l’EASA, la DGAC, le BEA

L’emprise d’Airbus

Le mystère de la recrudescence des cas de blocage

La volonté des avocats de ne pas débattre sur le non-respect de la règlementation

Une situation catastrophique à l’origine de l’accident non débattue.

AF 447. Mon témoignage fantôme devant la Cour d'appel de Paris (vidéo)

Par Henri Marnet-Cornus 

Je devais apporter mon témoignage le 19 novembre 2025 devant la Cour d'appel de Paris mais les avocats y ont renoncé car me faire témoigner ce jour-là était soi-disant déplacé dans le contexte et possiblement contre productif selon leur stratégie. (?) 

C'est pour cela que j'ai réalisé cette vidéo à partir du diaporama que je devais présenter. J'ai ajouté mes commentaires.

Je vous invite à la regarder. Vous découvrirez que c'est une situation catastrophique qui a provoqué la destruction du vol AF 447 et la mort de 228 personnes, que les moyens de prévention étaient nombreux, que l'A330 est sorti de son domaine de vol dans une zone où le risque de blocage des sondes Pitot par des cristaux de glace était élevé et que cette zone aurait pu être identifiée. Vous découvrirez aussi que le NTSB avait prévenu la communauté aéronautique en 1996 qu'un accident tel que celui du vol AF 447 était prévisible et que des mesures devaient être prises. Les décideurs ont ignoré sa recommandation de sécurité pendant 14 années. 

Le transport aérien en Europe a oublié la loi de Murphy.